Ma Maison Zen a interviewé Alexander George.

 

Dans la famille des soins de bien-être aquatiques, on compte plusieurs techniques issues du Watsu.
Après l'apprentissage de mon cursus Watsu, je continue mon parcours aquatique en apprenant la Healing Dance.
J'ai la chance de suivre ma formation Avec Alexander George, le fondateur de cette technique qui a gentiment accepté de m'accorder cette interview. Voici donc l'interview audio en anglais sous titré et pour ceux qui aiment lire, la traduction écrite ci-dessous.

 

Interview (en Anglais) De Alexander George le fondateur de la Healing Dance

Crédit photo : Alain Granger - Praticien : Alexander George - Receveur : Carole de Ma Maison Zen

 

Interview

Carole : Peux-tu nous parler un peu toi et de ton parcours ?
Alexander George : Mon parcours !!! Et bien, depuis l’âge de 15 ans tout ce que je voulais faire était danser, pour devenir un danseur de ballet et c’est ce que j’ai fait jusqu’à mes 40 ans. J’ai commencé à enseigner le ballet car j’étais un peu trop vieux pour monter sur scène. J’ai donc enseigné et j’ai commencé à m’intéresser aux techniques de travail corporel. J’ai étudié dans une école de massage à San Diego. Je faisais donc des massages et parallèlement, j’enseignais le ballet. A partir de là, j’ai découvert le travail corporel dans l’eau quand j’avais à peu près 40 ans. Est-ce que j’avais 40 ans ? Oui, j’avais 40 ans. C’était l’année 1989 à Harbin Hotsprings. Voilà c’était ce que je faisais à cette époque.

Carole : Je crois que c’est à ce moment que tu as rencontré Harold (le fondateur du watsu) ? C’est comme cela que tu as commencé ton travail dans l’eau ?
Alexander George : C’est juste. J’ai reçu une session de lui à Harbin Hotsprings en 1989. Je suis donc allé là-bas pour y vivre. Je suis devenu un résident de ce centre de retraite et de bien-être. 
J’ai reçu une session, j’ai rencontré Harold et j’ai étudié le Watsu avec lui à Harbin en 1991. Il y a un petit moment déjà n’est-ce pas ?

Carole : Après avoir étudié avec lui, si je ne me trompe pas, tu as commencé à inventer tes propres mouvements ?
Alexander George : Oui, c’est juste. L’histoire, c’est qu’à cette époque la manière d’enseigner le Watsu était très dense. Il y avait tellement de matériel à apprendre dans un cours, que je n’arrivais pas à me souvenir de toutes les figures. J’étais très confus et embarrassé de ne pas pouvoir me souvenir de tout. Il y avait des figures trop compliquées dont je n’arrivais pas à me souvenir. J’ai donc d’une certaine manière abandonné et j’ai juste commencé à inventer mes propres mouvements qui me paraissaient plus naturels. J’avais déjà travaillé en tant que chorégraphe en danse. Cela m’est donc venu très naturellement de commencer à jouer avec les mouvements. L’histoire officielle est donc que j’étais tellement confus que j’ai commencé à inventer d’autres choses.

Carole : Ah, tu viens juste de répondre à ma prochaine question. (rires)

Carole : Alors comment définirais-tu la Healing Dance ?
Alexander George : Il y a plusieurs éléments combinés entre eux mais la manière dont on pourrait la définir aujourd’hui serait : « Que le corps est déplacé dans de l’eau chaude de manière hydrodynamique ». Le corps peut s’abandonner ou être co-participatif cela veut dire être actif.
Il me semble que c’est une manière d’aider les gens à se retrouver, de leur permettre d’avoir certaines expériences à travers le mouvement. Mais aussi comme dans les autres techniques aquatiques cela permet d’aller toucher les mémoires ancrées, d’expérimenter l’état de transe (de détente extrêmement profonde) et d’avoir beaucoup de bénéfices en terme de relaxation. C’est aussi du massage en eau chaude, des étirements. Cela englobe donc beaucoup d’aspects. On ne peut pas dire que la Healing Dance soit seulement une seule chose. Cela peut aller dans plusieurs directions, cela peut inclure tout un tas d’effets sur différents niveaux.

Carole : A ton avis, qu’est ce que le travail aquatique peut apporter de plus, comparé aux autres méthodes de relaxation sur terre ?
Alexander George : C’est une question intéressante. C’est une sorte différente d’état de transe. 
Les gens tombent dans un état de conscience modifié aussi bien à travers le travail traditionnel sur table que dans l’eau. Mais dans l’eau c’est physiologiquement différent à cause du réflexe d’immersion* et probablement à cause de la chaleur de l’eau et du fait d’être vraiment porté et soutenu par quelqu’un. C’est donc un phénomène différent. Il semble que ce soit vraiment plus relaxant pour la plupart des gens que le travail sur terre ou sur table, j’adore le travail sur terre également.
Le travail dans l’eau a un intérêt pour certaines personnes et c’est particulièrement bon dans certaines pathologies médicales où le travail sur terre ne peut pas avoir d’action bénéfique. Par exemple avec les enfants autistes, les problèmes de spasticité musculaire… Des domaines où les psychologues et les physio-thérapeutes travaillent. Utiliser la Healing Dance parmis des techniques médicales a une vraie efficacité dans l’accompagnement des personnes. Cela les aide à retrouver un équilibre physiologique.

*Le réflexe d’immersion : Réactions du corps humain quand il est immergé dans l’eau. Ces réactions physiologiques permettent au corps de rester plus longtemps dans l’eau (ralentissement du coeur, répartition de la chaleur et de la circulation sanguine…)

Carole : Que ressens-tu quand tu enseignes la Healing Dance, quand tu transmets ton Bébé ?
Alexander George : Il y a une réelle satisfaction de voir que ce que je transmet est compris dans son essence, que c’est apprécié et que les gens y trouvent dans ce qu’ils apprennent une certaine résonance. D’une certaine manière ils se sentent à l’aise et confortables et ça c’est un bon sentiment. Je sens que je fais ce que je suis supposé faire, j’ai l’impression de remplir mon devoir en semant quelque chose qui a de la valeur, qui est bon pour les gens, bon pour le monde. J’ai de la chance de faire ce métier si on peut l’appeler comme ça. C’est une responsabilité mais c’est aussi un cadeau d’être capable de faire cela. 

Carole : C’est vrai, c’est une chose d’être un bon praticien mais ça en est autre d’être un bon professeur. 
Alexander George : Oui, ça l’est. C’est une compréhension différente du travail. Le savoir faire de la pratique versus le côté académique. J’essaye de combiner les deux et de parler de différents thèmes utiles aux praticiens pendant les heures de cours à terre. Je pense que cela fait partie d’un des côtés les plus intéressant de l’apprentissage. Mais pour enseigner le travail on a besoin de le comprendre d’une manière différente et on a besoin d’avoir d’autres compétences que ce qu’un praticien peut avoir. Cela veut dire qu’être un bon praticien ne fait pas nécessairement de vous un bon enseignant.

Carole : Oui, c’est ce que je pense aussi, mais toi tu es bon dans les deux domaines ;) (rires)

Carole : Dans tes rêves les plus fous qu’espères-tu pour la Healing Dance dans le futur ? 
Alexander George : Dans mes rêves les plus fous ? 
Ok !!! D’énoooormes centres dans le monde entier où les gens pourraient avoir diverses expériences aquatiques, où la Healing Dance serait enseignée où l’on donnerait des sessions. Mais en réalité, je ne rêve pas vraiment de cela, je vois juste les choses comme elles sont et il y a déjà des structures mais si tu me demandes pour mon rêve le plus fou alors !!! Je ne veux pas paraître égoïste non plus, il y tellement de belles choses qui se passent dans ce monde. Juste faire partie de cette belle image. Je crois que je vois tout notre travail dans le milieu aquatique (comme le Watsu, la Water Dance, la Healing Dance et toutes les autres techniques) étant juste comme une petite goutte, une toute petite chose dans cette belle image et les gens y trouvent ce qui résonne pour eux. Nous savons que ce que nous faisons a une valeur incroyable tout autant que les autres techniques et c’est important que nous croyons en ce que nous faisons mais les autres choses sont aussi fantastiques pour ce qu’elles ont à offrir aux gens. Je pense que c’est bien d’avoir une plus grande vision sur ce que l’on fait ; et en même temps d’y croire vraiment.


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